Hadopi : un artiste a tout compris

Francis Lalanne est bien plus que le JCVD à la française ou encore le premier supporter de l'équipe de France de football, il vient (encore une fois ?) d'en faire la preuve. C'est lui, l'artiste qui fait le buzz ces jours-ci en parlant avec mesure et intelligence de l'évolution de la culture impliquée par internet. C'était mardi 5 mai dans l'excellent émission "Ce soir (ou jamais) !" de Philippe Taddei. L'intégralité de l'émission est ici.


Francis Lalanne contre Hadopi

Source

Morceaux choisis :

Moi je suis pour le libre accès à la connaissance et à la culture et moi je vis de ma musique, et s'il fallait que j'en vive un peu moins bien mais que cela favorise l'accès plus large à l'information et à la connaissance de ce que je produits j'en serai heureux parce qu'on ne va pas commencer à mettre des barrières entre les gens et l'art au motif qu'on voudrait refaire sa piscine !

Qu'est ce que ça fait du bien d'entendre ça. Décidément, l'argumentaire des anti Hadopi est presque toujours comme une bouffée d'oxygène, tant à l'assemblée que sur les blogs et enfin dans des émissions de télévision !

Moi-même je suis producteur indépendant et j'ai appris à adapter mes coûts de production aux fluctuations du marché et effectivement, et quand le marché est moins florissant, je fais un petit peu attention, je dépense moins mais ça ne veut pas dire que ce que je crée est moins bien. (...) Aujourd'hui, imputer la crise du marché du disque à ce qu'on appelle le piratage, c'est une imposture. S'il y a une crise, ce n'est pas parce que les gens ont téléchargé de la musique, comme il est faux de dire que ceux qui téléchargent de la musique n'achètent pas des disques.

A l'attention des "pirates" :

Je préfère que quelqu'un "vole" ma musique (je n'estime pas qu'il l'a volé, mais comme on le dit), plutôt qu'il ne l'écoute pas.

Ce qui fait diablement penser à ce que disait une certaine Carla B il y a quelques années : « J’ai grand plaisir à être piratée car au fond quand on est piraté, c’est qu’on intéresse les gens ». (source)

Puis il parle de l'Hadopi : "Une autre sorte de pirate", avec un ton sévère et inquiet, précisant qu'il s'agira d'une administration couteuse à laquelle on va octroyer des pouvoirs judiciaires et policiers, "une dictature civile" en somme.

Et sont mot de la fin que l'on peut prendre pour la citation du jour, euh de ce quinquennat :

La peur du gendarme n'est pas le commencement de la sagesse, mais le commencement de la violence.

Dommage, je ne connais pas beaucoup l'artiste et son œuvre (je le considérais comme un doux dingue). De tête ne me revient qu'une seule chanson, et je regrette soudain mon inculture ! Mais je vais tacher d'y remédier ! C'est un producteur indépendant et sa démarche courageuse et intelligente mérite d'être encouragée.

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