vendredi, avril 4 2008

Adobe AIR α sous linux, mes impressions : pas terribles

Partial, je le suis : Adobe AIR est un logiciel propriétaire qui vient corrompre mon itinéraire libre, brrrr. En plus je suis un fervent adepte de XULrunner et de Prism, ce qui n'arrange pas les choses. Du coup, des bons côtés, je n'en parlerai pas des masses, par pure honnêteté, on peut en lire partout ailleurs. Seul point positif évident : jolies applications, grâce au flash.

Je n'ai essayé la bête que quelques jours, puisqu'elle n'est disponible en Alpha pour Linux que depuis le 31 mars.

  • Téléchargement sur la page réservée à cet effet chez eudôhbi.
  • Installation d'un binaire. Là ça commence mal. Je ne suis pas parvenu à l'installer autrement qu'en donnant les accès root à l'appli : sous mon Gnome, un gksudo est envoyé pour demander le mot de passe. Impossible de tester l'application sur un coin de répertoire utilisateur.
  • Pire, chaque AIR-app doit être installée avec les droit de l'administrateur. Ici, point de gestion de profile utilisateur. C'est vrai, quoi, si on est sur une plateforme multi-utilisateur, il faut que tout le monde profite de la belle application qui affiche une horloge ! On envoie donc le mot de passe pour installer chaque appli.
  • Les icônes sont alors installées directement sur le bureau et dans le menu. Pas le choix, tout est imposé. Et pour l'instant, les icônes ne se distinguent pas l'une de l'autre suivant l'appli. Donc ce n'est pas très pratique si l'on souhaite en placer une sur une barre ou dans un dock.
  • Ce qui me fait le plus rager c'est que l'installation de AIR a bousillé la détection des types de fichiers et l'association des applis. C'était mieux avant. Maintenant, AIR ouvre automatiquement pour installation tout ce qui ressemble de près ou de loin à un fichier ZIP : les Jar, les documents OpenOffice, les XPI, les applis XUL, les webapps, les ZIP évidemment... Et toutes les icônes ou aperçus sont remplacés par une icône AIR... Beurk
  • Je n'ai pas trouvé le moyen de tester une application AIR avant de l'installer. Ça aussi ce n'est vraiment pas pratique, surtout quand on sait qu'elle s'installe en admin. Il faut faire confiance au distributeur de l'AIR-app et aux scrinechottes, parce que l'on ne peut pas se faire une idée soi-même.
  • Autre inconvénient énorme justement, il est impossible de supprimer une application AIR automatiquement ; ni Adobe AIR lui même non plus, d'ailleurs. Je vais donc devoir taper dans les fichiers pour nettoyer tout ça.
  • Un bug sûrement, du à la version Alpha : incompatibilité de AIR avec mon gestionnaire de fenêtres sous Compiz. Le résultat est vraiment déroutant : à chaque fois que je lance une AIR-app, toutes mes fenêtres perdent leur barre de contrôle (celle qui sert à déplacer, agrandir, minimiser ou fermer la fenêtre), et il devient impossible de déplacer une fenêtre avec le Alt+mousemove. Pour récupérer tout ça, je dois désactiver et réactiver compiz... C'est d'un pratique ! Au moins avec XULrunner, il y a le mode sans barre de contrôle qui ne "viole" pas le système, avec l'attribut hidechrome="true" pour la balise window...
  • Le système d'installation par simple clic sur les anims flash d'un navigateur ne fonctionne pas encore.

Les applications essayées : Tweetr, GAS, RoadFinder, Twhirl, SPAZ, Fresh et Spnippage. Applications pour la plupart de bonne qualité. J'ai été bluffé par twhirl (qui vient d'être acquise, oui, on sait, par seesmic). Il nous en faut une aussi bien faite avec XULrunner ! GAS est pas mal non plus. Je n'ai pas pu tester Digimix, mais dans le monde libre, nous avons l'excellent Audacity. Enfin Snippage est un concept excellent, proche des webchunks de Microsoft/Disruptive Innovation, et l'appli est bien faite.

Je n'ai pas encore testé les fonctions de drag & drop depuis le bureau ou depuis les applications traditionnelles, ainsi que la génération de PDF. Ces fonctions ont l'air plutôt cool.

Résultat, mon système ne fonctionne plus très bien et j'ai la flemme de le réparer à la main, Les temps changent... Il n'y a pas si longtemps, je me serais plongé dans la bidouille avec bonheur. Maintenant, Linux est devenu un système trop facile, et du coup, je suis devenu un utilisateur pépère... Hardy Heron arrive à point nommé pour une réinstall imminente.