On va bientôt nous dire...

On va bientôt nous dire que voter "non" c'est risquer que ce genre d'incident ne se reproduise !

Et que voter "oui", c'est se prémunir des influences des grands intérêts, assurer l'expression de la démocratie européenne... bla bla bla

Jusqu'à maintenant, je n'ai pas réussi à me faire une opinion sur le traité de constitution européenne. Peut-être parce qu'il me manquait la lecture objective, du traité lui même, et que je ne souhaitais en aucun cas prêter mon oreille aux injonctions des partis, sans m'être fait mon propre avis.

Seul point noir dans tout ça, jusqu'à maintenant, c'était justement l'insistance quasi injurieuse des partisans du "oui", menaçant leurs adversaires (c'est de bonne guerre) de n'être point européens s'il osaient envisager s'opposer au traité, et ainsi jetter l'oprobe sur une nation entière. Très énervant, mais j'ai fait taire mes réactions subjectives.

Désormais, j'ai de plus en plus de mal à les retenir, ces réactions subjectives. On ne peut pas nous parler de démocratie européenne et faire fi de l'opinion d'une majorité d'européens, pour servir les intérêts des plus grosse industries américaines.

Mince alors, les idées, la créativité, l'originalité, adieu ! Qu'est-ce qu'on va faire maintenant ? Vais-je pouvoir continuer à travailleur comme indépendant ? Combien devrai-je payer à Microsoft et consorts ?

Mon opinion est désormais faite, et je vois difficilement comment cela pourrait en être autrement : ce sera "non", au nom de l'Europe, en tant qu'européen ! Et comme Daniel, je ne vais pas me gêner pour le faire savoir.


Edité le 10 mars : Voici ce que j'ai envoyé au Premier Ministre en m'inspirant du billet de Daniel :

TCE : d'indécis, je suis passé au "non", voilà pourquoi
Monsieur le Premier Ministre,

Le 7 mars dernier, en faisant fi du règlement intérieur du Conseil de l'Europe, la présidence luxembourgeoise à permi l'adoption de la directive sur la brevetabilité des logiciels. La France a fait preuve à cet occasion d'un assourdissant silence que je me permets d'interpréter comme un acte de complaisance envers les entreprises américaines pour la plupart, editrices de logiciels ou propriétaires de de quantités astronomiques de brevets. Ainsi la crainte exprimée par Jacques Chirac pendant sa dernière campagne présidentielle est en train de se réaliser : " Autoriser les brevets sur les logiciels mettrait l'Europe sous la coupe des entreprises américaines. Il faut refuser la vassalisation technologique vis-à-vis des Etats-Unis et soutenir le logiciel libre, la créativité de l'informatique française et européenne et notre indépendance technologique. "

Je suis développeur indépendant dans le domaine des technologies de l'information et de la communication, et de ce fait, sensible à la question des brevets logiciels. L'Europe a toujours signifié pour moi l'élargissmeent des idées, des échanges, plus de protection face à l'écrasant pouvoir des grandes entreprises américaines, ou des régimes non contrôlés, par exemple. Aujourd'hui qu'une démonstration forte du peu de cas qui peut être fait de la démocratie au coeur même des institution européennes touche l'avenir de mon métier, l'avenir de nos modes de consommation, bref l'avenir de mes enfants, je ne pense plus qu'une constitution européenne sera garante de la démocratie. Ainsi, par protestation d'abord, mais également parce que cet épisode à jeté la lumière sur ce qu'est en train de devenir l'Europe et enfin en tant qu'Européen, je vais voter "non" au référendum sur le traité de constitution européenne, et user de mes moyens de communication pour le faire savoir.

Ajouter un commentaire

Le code HTML est affiché comme du texte et les adresses web sont automatiquement transformées.

Fil des commentaires de ce billet